Trois petits points
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 Le vers quotidien

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MessageSujet: Le vers quotidien   Le vers quotidien EmptyMar 13 Mar 2007 - 16:20

Il naquit dans la queue de la comète d'Hale-Bopp
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MessageSujet: Re: Le vers quotidien   Le vers quotidien EmptyMar 13 Mar 2007 - 20:16

Il naquit dans la queue de la comète d'Hale-Bopp.
Les particules tout autour faisaient des pop !
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MessageSujet: Re: Le vers quotidien   Le vers quotidien EmptyMer 14 Mar 2007 - 11:41

Il naquit dans la queue de la comète d'Hale-Bopp.
Les particules tout autour faisaient des pop !
Comme un concert bruyant, mélodie « gaz gelés »,
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MessageSujet: Re: Le vers quotidien   Le vers quotidien EmptyMer 14 Mar 2007 - 13:41

Il naquit dans la queue de la comète d'Hale-Bopp.
Les particules tout autour faisaient des pop !
Comme un concert bruyant, mélodie « gaz gelés »,
où les ions ululaient tels des ukulélés.
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MessageSujet: Re: Le vers quotidien   Le vers quotidien EmptyMer 14 Mar 2007 - 16:59

Il naquit dans la queue de la comète d'Hale-Bopp.
Les particules tout autour faisaient des pop !
Comme un concert bruyant, mélodie « gaz gelés »,
Où les ions ululaient tels des ukulélés.

Sa mère, une échevelée nommée Éracouix,
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MessageSujet: Re: Le vers quotidien   Le vers quotidien EmptyVen 16 Mar 2007 - 1:49

Il naquit dans la queue de la comète d'Hale-Bopp.
Les particules tout autour faisaient des pop !,
comme un concert bruyant, mélodie « gaz gelés »,
où les ions ululaient tels des ukulélés.

Sa mère, une échevelée nommée Éracouix,
avait pour l'occasion mis sa robe-bombyx
(vêtement où battaient mille ailes duveteuses),
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MessageSujet: Re: Le vers quotidien   Le vers quotidien EmptyVen 16 Mar 2007 - 10:51

Il naquit dans la queue de la comète d'Hale-Bopp.
Les particules tout autour faisaient des pop !,
comme un concert bruyant, mélodie « gaz gelés »,
où les ions ululaient tels des ukulélés.

Sa mère, une échevelée nommée Éracouix,
avait pour l'occasion mis sa robe-bombyx
(vêtement où battaient mille ailes duveteuses),
et coiffé une couronne de pommes véreuses.
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MessageSujet: Re: Le vers quotidien   Le vers quotidien EmptySam 17 Mar 2007 - 0:05

Il naquit dans la queue de la comète d'Hale-Bopp.
Les particules tout autour faisaient des pop !,
comme un concert bruyant, mélodie « gaz gelés »,
où les ions ululaient tels des ukulélés.

Sa mère, une échevelée nommée Éracouix,
avait pour l'occasion mis sa robe-bombyx
(vêtement où battaient mille ailes duveteuses),
et coiffé une couronne de pommes véreuses :
un accouchement cométaire, c'est sérieux !
On fait les choses bien (ou tout du moins, au mieux).
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MessageSujet: Re: Le vers quotidien   Le vers quotidien EmptyLun 19 Mar 2007 - 10:45

Il naquit dans la queue de la comète d'Hale-Bopp.
Les particules tout autour faisaient des pop !,
comme un concert bruyant, mélodie « gaz gelés »,
où les ions ululaient tels des ukulélés.

Sa mère, une échevelée nommée Éracouix,
avait pour l'occasion mis sa robe-bombyx
(vêtement où battaient mille ailes duveteuses),
et coiffé une couronne de pommes véreuses :
un accouchement cométaire, c'est sérieux !
On fait les choses bien (ou tout du moins, au mieux).

Je fus l’unique témoin de ce jaillissement,
moi, l’homme-télescope, observateur amant
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MessageSujet: Re: Le vers quotidien   Le vers quotidien EmptyLun 19 Mar 2007 - 23:46

Il naquit dans la queue de la comète d'Hale-Bopp.
Les particules tout autour faisaient des pop !,
comme un concert bruyant, mélodie « gaz gelés »,
où les ions ululaient tels des ukulélés.

Sa mère, une échevelée nommée Éracouix,
avait pour l'occasion mis sa robe-bombyx
(vêtement où battaient mille ailes duveteuses),
et coiffé une couronne de pommes véreuses :
un accouchement cométaire, c'est sérieux !
On fait les choses bien (ou tout du moins, au mieux).

Je fus l’unique témoin de ce jaillissement,
moi, l’homme-télescope, observateur amant,
dardant vers Éracouix les drues protubérances
de mes six yeux à la parfaite transparence.
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MessageSujet: Re: Le vers quotidien   Le vers quotidien EmptyMar 20 Mar 2007 - 12:35

Il naquit dans la queue de la comète d'Hale-Bopp.
Les particules tout autour faisaient des pop !,
comme un concert bruyant, mélodie « gaz gelés »,
où les ions ululaient tels des ukulélés.

Sa mère, une échevelée nommée Éracouix,
avait pour l'occasion mis sa robe-bombyx
(vêtement où battaient mille ailes duveteuses),
et coiffé une couronne de pommes véreuses :
un accouchement cométaire, c'est sérieux !
On fait les choses bien (ou tout du moins, au mieux).

Je fus l’unique témoin de ce jaillissement,
moi, l’homme-télescope, observateur amant,
dardant vers Éracouix les drues protubérances
de mes six yeux à la parfaite transparence.

Mais par où commencer ?
Ah oui ! Des contractions,
Bruits sourds et projections :
L’optique est à lustrer,
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MessageSujet: Re: Le vers quotidien   Le vers quotidien EmptyMar 20 Mar 2007 - 15:13

Il naquit dans la queue de la comète d'Hale-Bopp.
Les particules tout autour faisaient des pop !,
comme un concert bruyant, mélodie « gaz gelés »,
où les ions ululaient tels des ukulélés.

Sa mère, une échevelée nommée Éracouix,
avait pour l'occasion mis sa robe-bombyx
(vêtement où battaient mille ailes duveteuses),
et coiffé une couronne de pommes véreuses :
un accouchement cométaire, c'est sérieux !
On fait les choses bien (ou tout du moins, au mieux).

Je fus l’unique témoin de ce jaillissement,
moi, l’homme-télescope, observateur amant,
dardant vers Éracouix les drues protubérances
de mes six yeux à la parfaite transparence.

Mais par où commencer ?
Ah oui ! Des contractions,
bruits sourds et projections :
l’optique est à lustrer
– faut régler la poursuite.
Puis à brûle-pourpoint
on doit faire le point
sur la zone réduite
derrière la comète.
Où donc est Éracouix ?
Tel l'archéoptérix
secouant ses plumettes,
la voilà tout à coup :
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MessageSujet: Re: Le vers quotidien   Le vers quotidien EmptyMer 21 Mar 2007 - 11:28

Il naquit dans la queue de la comète d'Hale-Bopp.
Les particules tout autour faisaient des pop !,
comme un concert bruyant, mélodie « gaz gelés »,
où les ions ululaient tels des ukulélés.

Sa mère, une échevelée nommée Éracouix,
avait pour l'occasion mis sa robe-bombyx
(vêtement où battaient mille ailes duveteuses),
et coiffé une couronne de pommes véreuses :
un accouchement cométaire, c'est sérieux !
On fait les choses bien (ou tout du moins, au mieux).

Je fus l’unique témoin de ce jaillissement,
moi, l’homme-télescope, observateur amant,
dardant vers Éracouix les drues protubérances
de mes six yeux à la parfaite transparence.

Mais par où commencer ?
Ah oui ! Des contractions,
bruits sourds et projections :
l’optique est à lustrer
– faut régler la poursuite.
Puis à brûle-pourpoint
on doit faire le point
sur la zone réduite
derrière la comète.
Où donc est Éracouix ?
Tel l'archéoptérix
secouant ses plumettes,
la voilà tout à coup :

Dix mille ans que j’attends cela : l’enfantement
de ce petit bout, de ce tout petit trou noir
gorgé de lumière, vorace, avide, dévorant,
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MessageSujet: Re: Le vers quotidien   Le vers quotidien EmptyVen 23 Mar 2007 - 13:15

Il naquit dans la queue de la comète d'Hale-Bopp.
Les particules tout autour faisaient des pop !,
comme un concert bruyant, mélodie « gaz gelés »,
où les ions ululaient tels des ukulélés.

Sa mère, une échevelée nommée Éracouix,
avait pour l'occasion mis sa robe-bombyx
(vêtement où battaient mille ailes duveteuses),
et coiffé une couronne de pommes véreuses :
un accouchement cométaire, c'est sérieux !
On fait les choses bien (ou tout du moins, au mieux).

Je fus l’unique témoin de ce jaillissement,
moi, l’homme-télescope, observateur amant,
dardant vers Éracouix les drues protubérances
de mes six yeux à la parfaite transparence.

Mais par où commencer ?
Ah oui ! Des contractions,
bruits sourds et projections :
l’optique est à lustrer
– faut régler la poursuite.
Puis à brûle-pourpoint
on doit faire le point
sur la zone réduite
derrière la comète.
Où donc est Éracouix ?
Tel l'archéoptérix
secouant ses plumettes,
la voilà tout à couix...

Dix mille ans que j’attends cela : l’enfantement
de ce petit bout, de ce tout petit trou noir
gorgé de lumière, vorace, avide, dévorant
– ou, pour être vraiment rigoureux : aspirant
avec cet appétit qu'aurait un tamanoir
lâché au beau milieu de termites dormants !

Dix mille ans de patience, et voilà le miracle :
Éracouix en travail dans la queue d'Hale-Bopp,
et le mignon bout d'chou si gravitationnel
pointant son ch'tit museau pluridimensionnel
(plus frétillant encor qu'un solo de bebop)...
pour s'extirper enfin, attendrissant spectacle !


Je réglai mon optique,
le vit pousser un cri
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MessageSujet: Re: Le vers quotidien   Le vers quotidien EmptyVen 23 Mar 2007 - 14:39

Il naquit dans la queue de la comète d'Hale-Bopp.
Les particules tout autour faisaient des pop !,
comme un concert bruyant, mélodie « gaz gelés »,
où les ions ululaient tels des ukulélés.

Sa mère, une échevelée nommée Éracouix,
avait pour l'occasion mis sa robe-bombyx
(vêtement où battaient mille ailes duveteuses),
et coiffé une couronne de pommes véreuses :
un accouchement cométaire, c'est sérieux !
On fait les choses bien (ou tout du moins, au mieux).

Je fus l’unique témoin de ce jaillissement,
moi, l’homme-télescope, observateur amant,
dardant vers Éracouix les drues protubérances
de mes six yeux à la parfaite transparence.

Mais par où commencer ?
Ah oui ! Des contractions,
bruits sourds et projections :
l’optique est à lustrer
– faut régler la poursuite.
Puis à brûle-pourpoint
on doit faire le point
sur la zone réduite
derrière la comète.
Où donc est Éracouix ?
Tel l'archéoptérix
secouant ses plumettes,
la voilà tout à couix...

Dix mille ans que j’attends cela : l’enfantement
de ce petit bout, de ce tout petit trou noir
gorgé de lumière, vorace, avide, dévorant
– ou, pour être vraiment rigoureux : aspirant
avec cet appétit qu'aurait un tamanoir
lâché au beau milieu de termites dormants !

Dix mille ans de patience, et voilà le miracle :
Éracouix en travail dans la queue d'Hale-Bopp,
et le mignon bout d'chou si gravitationnel
pointant son ch'tit museau pluridimensionnel
(plus frétillant encor qu'un solo de bebop)...
pour s'extirper enfin, attendrissant spectacle !

Je réglai mon optique,
le vit pousser un cri
si sonore et critique,
révélant son souci :

« L’enfant né cannibale,
dévorera sa mère
dans un crash de cymbales ! »

Pas le temps d’être fière,
cette pauvre Eracouix
à peine son bout’chou né,
disparut aspirée,
comme cela, d’un coup, ssscchhriiixxx !
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MessageSujet: Re: Le vers quotidien   Le vers quotidien EmptySam 24 Mar 2007 - 11:19

Il naquit dans la queue de la comète d'Hale-Bopp.
Les particules tout autour faisaient des pop !,
comme un concert bruyant, mélodie « gaz gelés »,
où les ions ululaient tels des ukulélés.

Sa mère, une échevelée nommée Éracouix,
avait pour l'occasion mis sa robe-bombyx
(vêtement où battaient mille ailes duveteuses),
et coiffé une couronne de pommes véreuses :
un accouchement cométaire, c'est sérieux !
On fait les choses bien (ou tout du moins, au mieux).

Je fus l’unique témoin de ce jaillissement,
moi, l’homme-télescope, observateur amant,
dardant vers Éracouix les drues protubérances
de mes six yeux à la parfaite transparence.

Mais par où commencer ?
Ah oui ! Des contractions,
bruits sourds et projections :
l’optique est à lustrer
– faut régler la poursuite.
Puis à brûle-pourpoint
on doit faire le point
sur la zone réduite
derrière la comète.
Où donc est Éracouix ?
Tel l'archéoptérix
secouant ses plumettes,
la voilà tout à couix...

Dix mille ans que j’attends cela : l’enfantement
de ce petit bout, de ce tout petit trou noir
gorgé de lumière, vorace, avide, dévorant
– ou, pour être vraiment rigoureux : aspirant
avec cet appétit qu'aurait un tamanoir
lâché au beau milieu de termites dormants !

Dix mille ans de patience, et voilà le miracle :
Éracouix en travail dans la queue d'Hale-Bopp,
et le mignon bout d'chou si gravitationnel
pointant son ch'tit museau pluridimensionnel
(plus frétillant encor qu'un solo de bebop)...
pour s'extirper enfin, attendrissant spectacle !


Je réglai mon optique,
le vit pousser un cri
si sonore et critique,
révélant son souci :

« L’enfant né cannibale,
dévorera sa mère
dans un crash de cymbales ! »

Pas le temps d’être fière,
cette pauvre Eracouix
à peine son bout’chou né,
disparut aspirée,
comme cela, d’un coup, ssscchhriiixxx !

Je ressentis tant de tristesse,
à voir ma mignonne princesse
partir ainsi en se pliant
et repliant dans le néant !

Or mes miroirs en bio-diamant
me permettaient assurément
(on l'a compris) une précision folle :
je parvenais à lire des paroles
dans la forme des ondes
diffusées à la ronde.
Ce qu'alors je perçus... un peu plus me fripa
le coeur, car le bout d'chou poussa ce cri : "Papa ?"
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MessageSujet: Re: Le vers quotidien   Le vers quotidien EmptyLun 26 Mar 2007 - 15:06

Il naquit dans la queue de la comète d'Hale-Bopp.
Les particules tout autour faisaient des pop !,
comme un concert bruyant, mélodie « gaz gelés »,
où les ions ululaient tels des ukulélés.

Sa mère, une échevelée nommée Éracouix,
avait pour l'occasion mis sa robe-bombyx
(vêtement où battaient mille ailes duveteuses),
et coiffé une couronne de pommes véreuses :
un accouchement cométaire, c'est sérieux !
On fait les choses bien (ou tout du moins, au mieux).

Je fus l’unique témoin de ce jaillissement,
moi, l’homme-télescope, observateur amant,
dardant vers Éracouix les drues protubérances
de mes six yeux à la parfaite transparence.

Mais par où commencer ?
Ah oui ! Des contractions,
bruits sourds et projections :
l’optique est à lustrer
– faut régler la poursuite.
Puis à brûle-pourpoint
on doit faire le point
sur la zone réduite
derrière la comète.
Où donc est Éracouix ?
Tel l'archéoptérix
secouant ses plumettes,
la voilà tout à couix...

Dix mille ans que j’attends cela : l’enfantement
de ce petit bout, de ce tout petit trou noir
gorgé de lumière, vorace, avide, dévorant
– ou, pour être vraiment rigoureux : aspirant
avec cet appétit qu'aurait un tamanoir
lâché au beau milieu de termites dormants !

Dix mille ans de patience, et voilà le miracle :
Éracouix en travail dans la queue d'Hale-Bopp,
et le mignon bout d'chou si gravitationnel
pointant son ch'tit museau pluridimensionnel
(plus frétillant encor qu'un solo de bebop)...
pour s'extirper enfin, attendrissant spectacle !

Je réglai mon optique,
le vit pousser un cri
si sonore et critique,
révélant son souci :

« L’enfant né cannibale,
dévorera sa mère
dans un crash de cymbales ! »

Pas le temps d’être fière,
cette pauvre Eracouix
à peine son bout’chou né,
disparut aspirée,
comme cela, d’un coup, ssscchhriiixxx !

Je ressentis tant de tristesse,
à voir ma mignonne princesse
partir ainsi en se pliant
et repliant dans le néant !

Or mes miroirs en bio-diamant
me permettaient assurément
(on l'a compris) une précision folle :
je parvenais à lire des paroles
dans la forme des ondes
diffusées à la ronde.
Ce qu'alors je perçus... un peu plus me fripa
le coeur, car le bout d'chou poussa ce cri : "Papa ?"

La paternité d’un trou noir
n’est pas chose aisée, faut pas croire !
Surtout quant on l’apprend, pleine face
par des vibrations ! Ca vous glace !

Qu’allait-il faire de moi ? Petit père télescope,
éternel misanthrope, qui pour fuir toutes ces voix
humaines et sans cœur, avait fait le choix du vide
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MessageSujet: Re: Le vers quotidien   Le vers quotidien EmptyMar 27 Mar 2007 - 8:24

Il naquit dans la queue de la comète d'Hale-Bopp.
Les particules tout autour faisaient des pop !,
comme un concert bruyant, mélodie « gaz gelés »,
où les ions ululaient tels des ukulélés.

Sa mère, une échevelée nommée Éracouix,
avait pour l'occasion mis sa robe-bombyx
(vêtement où battaient mille ailes duveteuses),
et coiffé une couronne de pommes véreuses :
un accouchement cométaire, c'est sérieux !
On fait les choses bien (ou tout du moins, au mieux).

Je fus l’unique témoin de ce jaillissement,
moi, l’homme-télescope, observateur amant,
dardant vers Éracouix les drues protubérances
de mes six yeux à la parfaite transparence.

Mais par où commencer ?
Ah oui ! Des contractions,
bruits sourds et projections :
l’optique est à lustrer
– faut régler la poursuite.
Puis à brûle-pourpoint
on doit faire le point
sur la zone réduite
derrière la comète.
Où donc est Éracouix ?
Tel l'archéoptérix
secouant ses plumettes,
la voilà tout à couix...

Dix mille ans que j’attends cela : l’enfantement
de ce petit bout, de ce tout petit trou noir
gorgé de lumière, vorace, avide, dévorant
– ou, pour être vraiment rigoureux : aspirant
avec cet appétit qu'aurait un tamanoir
lâché au beau milieu de termites dormants !

Dix mille ans de patience, et voilà le miracle :
Éracouix en travail dans la queue d'Hale-Bopp,
et le mignon bout d'chou si gravitationnel
pointant son ch'tit museau pluridimensionnel
(plus frétillant encor qu'un solo de bebop)...
pour s'extirper enfin, attendrissant spectacle !


Je réglai mon optique,
le vit pousser un cri
si sonore et critique,
révélant son souci :

« L’enfant né cannibale,
dévorera sa mère
dans un crash de cymbales ! »

Pas le temps d’être fière,
cette pauvre Eracouix
à peine son bout’chou né,
disparut aspirée,
comme cela, d’un coup, ssscchhriiixxx !

Je ressentis tant de tristesse,
à voir ma mignonne princesse
partir ainsi en se pliant
et repliant dans le néant !

Or mes miroirs en bio-diamant
me permettaient assurément
(on l'a compris) une précision folle :
je parvenais à lire des paroles
dans la forme des ondes
diffusées à la ronde.
Ce qu'alors je perçus... un peu plus me fripa
le coeur, car le bout d'chou poussa ce cri : "Papa ?"

La paternité d’un trou noir
n’est pas chose aisée, faut pas croire !
Surtout quant on l’apprend, pleine face,
par des vibrations ! Ça vous glace !

Qu’allait-il faire de moi ? Petit père télescope,
éternel misanthrope, qui pour fuir toutes ces voix
humaines et sans cœur, avait fait le choix du vide,
je ne pus pour le coup demeurer impavide.
Ah, mon fiston goulu qui me laissa pantois,
il fallait que je vienne... afin que je te stoppe !

Mes tuyères rouillées s'allumèrent, toux rauque.
Bientôt je mis le cap sur la blème comète
sans songer plus avant à ce qui m'attendait.
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MessageSujet: Re: Le vers quotidien   Le vers quotidien EmptyMar 27 Mar 2007 - 12:34

Il naquit dans la queue de la comète d'Hale-Bopp.
Les particules tout autour faisaient des pop !,
comme un concert bruyant, mélodie « gaz gelés »,
où les ions ululaient tels des ukulélés.

Sa mère, une échevelée nommée Éracouix,
avait pour l'occasion mis sa robe-bombyx
(vêtement où battaient mille ailes duveteuses),
et coiffé une couronne de pommes véreuses :
un accouchement cométaire, c'est sérieux !
On fait les choses bien (ou tout du moins, au mieux).

Je fus l’unique témoin de ce jaillissement,
moi, l’homme-télescope, observateur amant,
dardant vers Éracouix les drues protubérances
de mes six yeux à la parfaite transparence.

Mais par où commencer ?
Ah oui ! Des contractions,
bruits sourds et projections :
l’optique est à lustrer
– faut régler la poursuite.
Puis à brûle-pourpoint
on doit faire le point
sur la zone réduite
derrière la comète.
Où donc est Éracouix ?
Tel l'archéoptérix
secouant ses plumettes,
la voilà tout à couix...

Dix mille ans que j’attends cela : l’enfantement
de ce petit bout, de ce tout petit trou noir
gorgé de lumière, vorace, avide, dévorant
– ou, pour être vraiment rigoureux : aspirant
avec cet appétit qu'aurait un tamanoir
lâché au beau milieu de termites dormants !

Dix mille ans de patience, et voilà le miracle :
Éracouix en travail dans la queue d'Hale-Bopp,
et le mignon bout d'chou si gravitationnel
pointant son ch'tit museau pluridimensionnel
(plus frétillant encor qu'un solo de bebop)...
pour s'extirper enfin, attendrissant spectacle !

Je réglai mon optique,
le vit pousser un cri
si sonore et critique,
révélant son souci :

« L’enfant né cannibale,
dévorera sa mère
dans un crash de cymbales ! »

Pas le temps d’être fière,
cette pauvre Eracouix
à peine son bout’chou né,
disparut aspirée,
comme cela, d’un coup, ssscchhriiixxx !

Je ressentis tant de tristesse,
à voir ma mignonne princesse
partir ainsi en se pliant
et repliant dans le néant !

Or mes miroirs en bio-diamant
me permettaient assurément
(on l'a compris) une précision folle :
je parvenais à lire des paroles
dans la forme des ondes
diffusées à la ronde.
Ce qu'alors je perçus... un peu plus me fripa
le coeur, car le bout d'chou poussa ce cri : "Papa ?"

La paternité d’un trou noir
n’est pas chose aisée, faut pas croire !
Surtout quant on l’apprend, pleine face,
par des vibrations ! Ça vous glace !

Qu’allait-il faire de moi ? Petit père télescope,
éternel misanthrope, qui pour fuir toutes ces voix
humaines et sans cœur, avait fait le choix du vide,
je ne pus pour le coup demeurer impavide.
Ah, mon fiston goulu qui me laissa pantois,
il fallait que je vienne... afin que je te stoppe !

Mes tuyères rouillées s'allumèrent, toux rauque.
Bientôt je mis le cap sur la blème comète
sans songer plus avant à ce qui m'attendait.
Pour fêter celà, j’ouvris un pot de rillettes.
Virtuel ? Oui… ainsi que du champ’ aseptisé.
Les moteurs magnétiques se mirent en action,
projetant mon engin en vitesse fiction.

Mon fiston, trou noir de l’espace,
je viens vers toi, sans carapace.
Sauras-tu m’accueillir en vie ?
Ou m’aspireras-tu ? Pourri !
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MessageSujet: Re: Le vers quotidien   Le vers quotidien EmptyVen 30 Mar 2007 - 12:17

Il naquit dans la queue de la comète d'Hale-Bopp.
Les particules tout autour faisaient des pop !,
comme un concert bruyant, mélodie « gaz gelés »,
où les ions ululaient tels des ukulélés.

Sa mère, une échevelée nommée Éracouix,
avait pour l'occasion mis sa robe-bombyx
(vêtement où battaient mille ailes duveteuses),
et coiffé une couronne de pommes véreuses :
un accouchement cométaire, c'est sérieux !
On fait les choses bien (ou tout du moins, au mieux).

Je fus l’unique témoin de ce jaillissement,
moi, l’homme-télescope, observateur amant,
dardant vers Éracouix les drues protubérances
de mes six yeux à la parfaite transparence.

Mais par où commencer ?
Ah oui ! Des contractions,
bruits sourds et projections :
l’optique est à lustrer
– faut régler la poursuite.
Puis à brûle-pourpoint
on doit faire le point
sur la zone réduite
derrière la comète.
Où donc est Éracouix ?
Tel l'archéoptérix
secouant ses plumettes,
la voilà tout à couix...

Dix mille ans que j’attends cela : l’enfantement
de ce petit bout, de ce tout petit trou noir
gorgé de lumière, vorace, avide, dévorant
– ou, pour être vraiment rigoureux : aspirant
avec cet appétit qu'aurait un tamanoir
lâché au beau milieu de termites dormants !

Dix mille ans de patience, et voilà le miracle :
Éracouix en travail dans la queue d'Hale-Bopp,
et le mignon bout d'chou si gravitationnel
pointant son ch'tit museau pluridimensionnel
(plus frétillant encor qu'un solo de bebop)...
pour s'extirper enfin, attendrissant spectacle !


Je réglai mon optique,
le vit pousser un cri
si sonore et critique,
révélant son souci :

« L’enfant né cannibale,
dévorera sa mère
dans un crash de cymbales ! »

Pas le temps d’être fière,
cette pauvre Eracouix
à peine son bout’chou né,
disparut aspirée,
comme cela, d’un coup, ssscchhriiixxx !

Je ressentis tant de tristesse,
à voir ma mignonne princesse
partir ainsi en se pliant
et repliant dans le néant !

Or mes miroirs en bio-diamant
me permettaient assurément
(on l'a compris) une précision folle :
je parvenais à lire des paroles
dans la forme des ondes
diffusées à la ronde.
Ce qu'alors je perçus... un peu plus me fripa
le coeur, car le bout d'chou poussa ce cri : "Papa ?"

La paternité d’un trou noir
n’est pas chose aisée, faut pas croire !
Surtout quant on l’apprend, pleine face,
par des vibrations ! Ça vous glace !

Qu’allait-il faire de moi ? Petit père télescope,
éternel misanthrope, qui pour fuir toutes ces voix
humaines et sans cœur, avait fait le choix du vide,
je ne pus pour le coup demeurer impavide.
Ah, mon fiston goulu qui me laissa pantois,
il fallait que je vienne... afin que je te stoppe !

Mes tuyères rouillées s'allumèrent, toux rauque.
Bientôt je mis le cap sur la blème comète
sans songer plus avant à ce qui m'attendait.
Pour fêter celà, j’ouvris un pot de rillettes.
Virtuel ? Oui… ainsi que du champ’ aseptisé.
Les moteurs magnétiques se mirent en action,
projetant mon engin en vitesse fiction.

Mon fiston, trou noir de l’espace,
je viens vers toi, sans carapace.
Sauras-tu m’accueillir en vie ?
Ou m’aspireras-tu ? Pourri !


Dédaignant les astéroïdes-farandole,
j'atteignis la comète à une allure folle,
frôlai son cœur glacé au parfum de Kuiper,
rétrofusai enfin en un geyser expert
des tuyères jailli. L'immense chevelure
à la couleur d'hiver, de givre et d'engelures,
ondoyait souplement partout autour de moi.

Je vis alors mon fils, niché en tapinois
comme un pou s'agrippant vorace à une mèche,
aspirant tellement que déjà une brèche
de ténèbres gagnait la queue étincelante.

« Réfrène-toi, fiston !, fis-je, voix suppliante,
garde un peu d'appétit pour notre Grand Dessein !

— Lequel (miôm... bâfr...) ?

...........................................— Dois-je vraiment faire un dessin ? »
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MessageSujet: Re: Le vers quotidien   Le vers quotidien EmptyLun 2 Avr 2007 - 12:35

Il naquit dans la queue de la comète d'Hale-Bopp.
Les particules tout autour faisaient des pop !,
comme un concert bruyant, mélodie « gaz gelés »,
où les ions ululaient tels des ukulélés.

Sa mère, une échevelée nommée Éracouix,
avait pour l'occasion mis sa robe-bombyx
(vêtement où battaient mille ailes duveteuses),
et coiffé une couronne de pommes véreuses :
un accouchement cométaire, c'est sérieux !
On fait les choses bien (ou tout du moins, au mieux).

Je fus l’unique témoin de ce jaillissement,
moi, l’homme-télescope, observateur amant,
dardant vers Éracouix les drues protubérances
de mes six yeux à la parfaite transparence.

Mais par où commencer ?
Ah oui ! Des contractions,
bruits sourds et projections :
l’optique est à lustrer
– faut régler la poursuite.
Puis à brûle-pourpoint
on doit faire le point
sur la zone réduite
derrière la comète.
Où donc est Éracouix ?
Tel l'archéoptérix
secouant ses plumettes,
la voilà tout à couix...

Dix mille ans que j’attends cela : l’enfantement
de ce petit bout, de ce tout petit trou noir
gorgé de lumière, vorace, avide, dévorant
– ou, pour être vraiment rigoureux : aspirant
avec cet appétit qu'aurait un tamanoir
lâché au beau milieu de termites dormants !

Dix mille ans de patience, et voilà le miracle :
Éracouix en travail dans la queue d'Hale-Bopp,
et le mignon bout d'chou si gravitationnel
pointant son ch'tit museau pluridimensionnel
(plus frétillant encor qu'un solo de bebop)...
pour s'extirper enfin, attendrissant spectacle !

Je réglai mon optique,
le vit pousser un cri
si sonore et critique,
révélant son souci :

« L’enfant né cannibale,
dévorera sa mère
dans un crash de cymbales ! »

Pas le temps d’être fière,
cette pauvre Eracouix
à peine son bout’chou né,
disparut aspirée,
comme cela, d’un coup, ssscchhriiixxx !

Je ressentis tant de tristesse,
à voir ma mignonne princesse
partir ainsi en se pliant
et repliant dans le néant !

Or mes miroirs en bio-diamant
me permettaient assurément
(on l'a compris) une précision folle :
je parvenais à lire des paroles
dans la forme des ondes
diffusées à la ronde.
Ce qu'alors je perçus... un peu plus me fripa
le coeur, car le bout d'chou poussa ce cri : "Papa ?"

La paternité d’un trou noir
n’est pas chose aisée, faut pas croire !
Surtout quant on l’apprend, pleine face,
par des vibrations ! Ça vous glace !

Qu’allait-il faire de moi ? Petit père télescope,
éternel misanthrope, qui pour fuir toutes ces voix
humaines et sans cœur, avait fait le choix du vide,
je ne pus pour le coup demeurer impavide.
Ah, mon fiston goulu qui me laissa pantois,
il fallait que je vienne... afin que je te stoppe !

Mes tuyères rouillées s'allumèrent, toux rauque.
Bientôt je mis le cap sur la blème comète
sans songer plus avant à ce qui m'attendait.
Pour fêter celà, j’ouvris un pot de rillettes.
Virtuel ? Oui… ainsi que du champ’ aseptisé.
Les moteurs magnétiques se mirent en action,
projetant mon engin en vitesse fiction.

Mon fiston, trou noir de l’espace,
je viens vers toi, sans carapace.
Sauras-tu m’accueillir en vie ?
Ou m’aspireras-tu ? Pourri !

Dédaignant les astéroïdes-farandole,
j'atteignis la comète à une allure folle,
frôlai son cœur glacé au parfum de Kuiper,
rétrofusai enfin en un geyser expert
des tuyères jailli. L'immense chevelure
à la couleur d'hiver, de givre et d'engelures,
ondoyait souplement partout autour de moi.

Je vis alors mon fils, niché en tapinois
comme un pou s'agrippant vorace à une mèche,
aspirant tellement que déjà une brèche
de ténèbres gagnait la queue étincelante.

« Réfrène-toi, fiston !, fis-je, voix suppliante,
garde un peu d'appétit pour notre Grand Dessein !

— Lequel (miôm... bâfr...) ?

...........................................— Dois-je vraiment faire un dessin ?

— Non je vois ! C’est donc cette chose qui vous est apprise
à l’école des hommes-télescopes, ce but ultime,
cette traque: ce suicide plongeon dans l’abîme...
Et revenir vivant, par un trou blanc! Cerise…

— …Sur le gâteau, oui mon garçon !»
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MessageSujet: Re: Le vers quotidien   Le vers quotidien EmptyJeu 5 Avr 2007 - 12:34

Il naquit dans la queue de la comète d'Hale-Bopp.
Les particules tout autour faisaient des pop !,
comme un concert bruyant, mélodie « gaz gelés »,
où les ions ululaient tels des ukulélés.

Sa mère, une échevelée nommée Éracouix,
avait pour l'occasion mis sa robe-bombyx
(vêtement où battaient mille ailes duveteuses),
et coiffé une couronne de pommes véreuses :
un accouchement cométaire, c'est sérieux !
On fait les choses bien (ou tout du moins, au mieux).

Je fus l’unique témoin de ce jaillissement,
moi, l’homme-télescope, observateur amant,
dardant vers Éracouix les drues protubérances
de mes six yeux à la parfaite transparence.

Mais par où commencer ?
Ah oui ! Des contractions,
bruits sourds et projections :
l’optique est à lustrer
– faut régler la poursuite.
Puis à brûle-pourpoint
on doit faire le point
sur la zone réduite
derrière la comète.
Où donc est Éracouix ?
Tel l'archéoptérix
secouant ses plumettes,
la voilà tout à couix...

Dix mille ans que j’attends cela : l’enfantement
de ce petit bout, de ce tout petit trou noir
gorgé de lumière, vorace, avide, dévorant
– ou, pour être vraiment rigoureux : aspirant
avec cet appétit qu'aurait un tamanoir
lâché au beau milieu de termites dormants !

Dix mille ans de patience, et voilà le miracle :
Éracouix en travail dans la queue d'Hale-Bopp,
et le mignon bout d'chou si gravitationnel
pointant son ch'tit museau pluridimensionnel
(plus frétillant encor qu'un solo de bebop)...
pour s'extirper enfin, attendrissant spectacle !


Je réglai mon optique,
le vit pousser un cri
si sonore et critique,
révélant son souci :

« L’enfant né cannibale,
dévorera sa mère
dans un crash de cymbales ! »

Pas le temps d’être fière,
cette pauvre Eracouix
à peine son bout’chou né,
disparut aspirée,
comme cela, d’un coup, ssscchhriiixxx !

Je ressentis tant de tristesse,
à voir ma mignonne princesse
partir ainsi en se pliant
et repliant dans le néant !

Or mes miroirs en bio-diamant
me permettaient assurément
(on l'a compris) une précision folle :
je parvenais à lire des paroles
dans la forme des ondes
diffusées à la ronde.
Ce qu'alors je perçus... un peu plus me fripa
le coeur, car le bout d'chou poussa ce cri : "Papa ?"

La paternité d’un trou noir
n’est pas chose aisée, faut pas croire !
Surtout quant on l’apprend, pleine face,
par des vibrations ! Ça vous glace !

Qu’allait-il faire de moi ? Petit père télescope,
éternel misanthrope, qui pour fuir toutes ces voix
humaines et sans cœur, avait fait le choix du vide,
je ne pus pour le coup demeurer impavide.
Ah, mon fiston goulu qui me laissa pantois,
il fallait que je vienne... afin que je te stoppe !

Mes tuyères rouillées s'allumèrent, toux rauque.
Bientôt je mis le cap sur la blème comète
sans songer plus avant à ce qui m'attendait.
Pour fêter celà, j’ouvris un pot de rillettes.
Virtuel ? Oui… ainsi que du champ’ aseptisé.
Les moteurs magnétiques se mirent en action,
projetant mon engin en vitesse fiction.

Mon fiston, trou noir de l’espace,
je viens vers toi, sans carapace.
Sauras-tu m’accueillir en vie ?
Ou m’aspireras-tu ? Pourri !

Dédaignant les astéroïdes-farandole,
j'atteignis la comète à une allure folle,
frôlai son cœur glacé au parfum de Kuiper,
rétrofusai enfin en un geyser expert
des tuyères jailli. L'immense chevelure
à la couleur d'hiver, de givre et d'engelures,
ondoyait souplement partout autour de moi.

Je vis alors mon fils, niché en tapinois
comme un pou s'agrippant vorace à une mèche,
aspirant tellement que déjà une brèche
de ténèbres gagnait la queue étincelante.

« Réfrène-toi, fiston !, fis-je, voix suppliante,
garde un peu d'appétit pour notre Grand Dessein !

— Lequel (miôm... bâfr...) ?

...........................................— Dois-je vraiment faire un dessin ?

— Non je vois ! C’est donc cette chose qui vous est apprise
à l’école des hommes-télescopes, ce but ultime,
cette traque: ce suicide plongeon dans l’abîme...
Et revenir vivant, par un trou blanc! Cerise…

— ... Sur le gâteau, oui mon garçon ! Mais tout d'abord
il faut que je te trouve un nom. Maitoodah-Baur
serait un peu facile, et Objet-De-Hawking
quand même peu parlant (de plus, rimer à "king",
j'vois d'ici la galère !). Alors... Que dirais-tu
de Lulu le Goulu ? Je dis ça impromptu,
je ne suis pas certain...

.......................................— ... Voui mon papa, ça roule !
Je suis dorénavant le Goulu qui blackboule,
le vorace Lulu aux mâchoires broyeuses !

— Bien. Passons à présent aux choses sérieuses... »
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MessageSujet: Re: Le vers quotidien   Le vers quotidien EmptyVen 6 Avr 2007 - 10:23

Il naquit dans la queue de la comète d'Hale-Bopp.
Les particules tout autour faisaient des pop !,
comme un concert bruyant, mélodie « gaz gelés »,
où les ions ululaient tels des ukulélés.

Sa mère, une échevelée nommée Éracouix,
avait pour l'occasion mis sa robe-bombyx
(vêtement où battaient mille ailes duveteuses),
et coiffé une couronne de pommes véreuses :
un accouchement cométaire, c'est sérieux !
On fait les choses bien (ou tout du moins, au mieux).

Je fus l’unique témoin de ce jaillissement,
moi, l’homme-télescope, observateur amant,
dardant vers Éracouix les drues protubérances
de mes six yeux à la parfaite transparence.

Mais par où commencer ?
Ah oui ! Des contractions,
bruits sourds et projections :
l’optique est à lustrer
– faut régler la poursuite.
Puis à brûle-pourpoint
on doit faire le point
sur la zone réduite
derrière la comète.
Où donc est Éracouix ?
Tel l'archéoptérix
secouant ses plumettes,
la voilà tout à couix...

Dix mille ans que j’attends cela : l’enfantement
de ce petit bout, de ce tout petit trou noir
gorgé de lumière, vorace, avide, dévorant
– ou, pour être vraiment rigoureux : aspirant
avec cet appétit qu'aurait un tamanoir
lâché au beau milieu de termites dormants !

Dix mille ans de patience, et voilà le miracle :
Éracouix en travail dans la queue d'Hale-Bopp,
et le mignon bout d'chou si gravitationnel
pointant son ch'tit museau pluridimensionnel
(plus frétillant encor qu'un solo de bebop)...
pour s'extirper enfin, attendrissant spectacle !

Je réglai mon optique,
le vit pousser un cri
si sonore et critique,
révélant son souci :

« L’enfant né cannibale,
dévorera sa mère
dans un crash de cymbales ! »

Pas le temps d’être fière,
cette pauvre Eracouix
à peine son bout’chou né,
disparut aspirée,
comme cela, d’un coup, ssscchhriiixxx !

Je ressentis tant de tristesse,
à voir ma mignonne princesse
partir ainsi en se pliant
et repliant dans le néant !

Or mes miroirs en bio-diamant
me permettaient assurément
(on l'a compris) une précision folle :
je parvenais à lire des paroles
dans la forme des ondes
diffusées à la ronde.
Ce qu'alors je perçus... un peu plus me fripa
le coeur, car le bout d'chou poussa ce cri : "Papa ?"

La paternité d’un trou noir
n’est pas chose aisée, faut pas croire !
Surtout quant on l’apprend, pleine face,
par des vibrations ! Ça vous glace !

Qu’allait-il faire de moi ? Petit père télescope,
éternel misanthrope, qui pour fuir toutes ces voix
humaines et sans cœur, avait fait le choix du vide,
je ne pus pour le coup demeurer impavide.
Ah, mon fiston goulu qui me laissa pantois,
il fallait que je vienne... afin que je te stoppe !

Mes tuyères rouillées s'allumèrent, toux rauque.
Bientôt je mis le cap sur la blème comète
sans songer plus avant à ce qui m'attendait.
Pour fêter celà, j’ouvris un pot de rillettes.
Virtuel ? Oui… ainsi que du champ’ aseptisé.
Les moteurs magnétiques se mirent en action,
projetant mon engin en vitesse fiction.

Mon fiston, trou noir de l’espace,
je viens vers toi, sans carapace.
Sauras-tu m’accueillir en vie ?
Ou m’aspireras-tu ? Pourri !

Dédaignant les astéroïdes-farandole,
j'atteignis la comète à une allure folle,
frôlai son cœur glacé au parfum de Kuiper,
rétrofusai enfin en un geyser expert
des tuyères jailli. L'immense chevelure
à la couleur d'hiver, de givre et d'engelures,
ondoyait souplement partout autour de moi.

Je vis alors mon fils, niché en tapinois
comme un pou s'agrippant vorace à une mèche,
aspirant tellement que déjà une brèche
de ténèbres gagnait la queue étincelante.

« Réfrène-toi, fiston !, fis-je, voix suppliante,
garde un peu d'appétit pour notre Grand Dessein !

— Lequel (miôm... bâfr...) ?

...........................................— Dois-je vraiment faire un dessin ?

— Non je vois ! C’est donc cette chose qui vous est apprise
à l’école des hommes-télescopes, ce but ultime,
cette traque: ce suicide plongeon dans l’abîme...
Et revenir vivant, par un trou blanc! Cerise…

— ... Sur le gâteau, oui mon garçon ! Mais tout d'abord
il faut que je te trouve un nom. Maitoodah-Baur
serait un peu facile, et Objet-De-Hawking
quand même peu parlant (de plus, rimer à "king",
j'vois d'ici la galère !). Alors... Que dirais-tu
de Lulu le Goulu ? Je dis ça impromptu,
je ne suis pas certain...

.......................................— ... Voui mon papa, ça roule !
Je suis dorénavant le Goulu qui blackboule,
le vorace Lulu aux mâchoires broyeuses !

— Bien. Passons à présent aux choses sérieuses...

— Brave papa !
…………….….......…— Mon p’tit Lulu, ton ventre est prêt ?
— Goulu faim ! Brouff ! Mais je t’aime mon tout petit père.
Tu seras le premier à connaître l’envers
du décor de ce monde, maman t’attend. Okay ?
— Eracouix est en vie ? Tu ne l’as point occit ?
— Elle est un peu vaseuse, car dans l’état gazeux
dans lequel je l’ai mise, elle se sent amoindrit.
Mais elle s’en remet papa. Tu verras, dans deux
ou trois millions d’années de là, solide elle s’ra !
Allez papa, fonce ! N’ai pas peur ! Je te conduis…»
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Il naquit dans la queue de la comète d'Hale-Bopp.
Les particules tout autour faisaient des pop !,
comme un concert bruyant, mélodie « gaz gelés »,
où les ions ululaient tels des ukulélés.

Sa mère, une échevelée nommée Éracouix,
avait pour l'occasion mis sa robe-bombyx
(vêtement où battaient mille ailes duveteuses),
et coiffé une couronne de pommes véreuses :
un accouchement cométaire, c'est sérieux !
On fait les choses bien (ou tout du moins, au mieux).

Je fus l’unique témoin de ce jaillissement,
moi, l’homme-télescope, observateur amant,
dardant vers Éracouix les drues protubérances
de mes six yeux à la parfaite transparence.

Mais par où commencer ?
Ah oui ! Des contractions,
bruits sourds et projections :
l’optique est à lustrer
– faut régler la poursuite.
Puis à brûle-pourpoint
on doit faire le point
sur la zone réduite
derrière la comète.
Où donc est Éracouix ?
Tel l'archéoptérix
secouant ses plumettes,
la voilà tout à couix...

Dix mille ans que j’attends cela : l’enfantement
de ce petit bout, de ce tout petit trou noir
gorgé de lumière, vorace, avide, dévorant
– ou, pour être vraiment rigoureux : aspirant
avec cet appétit qu'aurait un tamanoir
lâché au beau milieu de termites dormants !

Dix mille ans de patience, et voilà le miracle :
Éracouix en travail dans la queue d'Hale-Bopp,
et le mignon bout d'chou si gravitationnel
pointant son ch'tit museau pluridimensionnel
(plus frétillant encor qu'un solo de bebop)...
pour s'extirper enfin, attendrissant spectacle !


Je réglai mon optique,
le vit pousser un cri
si sonore et critique,
révélant son souci :

« L’enfant né cannibale,
dévorera sa mère
dans un crash de cymbales ! »

Pas le temps d’être fière,
cette pauvre Eracouix
à peine son bout’chou né,
disparut aspirée,
comme cela, d’un coup, ssscchhriiixxx !

Je ressentis tant de tristesse,
à voir ma mignonne princesse
partir ainsi en se pliant
et repliant dans le néant !

Or mes miroirs en bio-diamant
me permettaient assurément
(on l'a compris) une précision folle :
je parvenais à lire des paroles
dans la forme des ondes
diffusées à la ronde.
Ce qu'alors je perçus... un peu plus me fripa
le coeur, car le bout d'chou poussa ce cri : "Papa ?"

La paternité d’un trou noir
n’est pas chose aisée, faut pas croire !
Surtout quant on l’apprend, pleine face,
par des vibrations ! Ça vous glace !

Qu’allait-il faire de moi ? Petit père télescope,
éternel misanthrope, qui pour fuir toutes ces voix
humaines et sans cœur, avait fait le choix du vide,
je ne pus pour le coup demeurer impavide.
Ah, mon fiston goulu qui me laissa pantois,
il fallait que je vienne... afin que je te stoppe !

Mes tuyères rouillées s'allumèrent, toux rauque.
Bientôt je mis le cap sur la blème comète
sans songer plus avant à ce qui m'attendait.
Pour fêter cela, j’ouvris un pot de rillettes.
Virtuel ? Oui… ainsi que du champ’ aseptisé.
Les moteurs magnétiques se mirent en action,
projetant mon engin en vitesse fiction.

Mon fiston, trou noir de l’espace,
je viens vers toi, sans carapace.
Sauras-tu m’accueillir en vie ?
Ou m’aspireras-tu ? Pourri !


Dédaignant les astéroïdes-farandole,
j'atteignis la comète à une allure folle,
frôlai son cœur glacé au parfum de Kuiper,
rétrofusai enfin en un geyser expert
des tuyères jailli. L'immense chevelure
à la couleur d'hiver, de givre et d'engelures,
ondoyait souplement partout autour de moi.

Je vis alors mon fils, niché en tapinois
comme un pou s'agrippant vorace à une mèche,
aspirant tellement que déjà une brèche
de ténèbres gagnait la queue étincelante.

« Réfrène-toi, fiston !, fis-je, voix suppliante,
garde un peu d'appétit pour notre Grand Dessein !

— Lequel (miôm... bâfr...) ?

...........................................— Dois-je vraiment faire un dessin ?

— Non je vois ! C’est donc cette chose qui vous est apprise
à l’école des hommes-télescopes, ce but ultime,
cette traque : ce suicide plongeon dans l’abîme...
Et revenir vivant, par un trou blanc ! Cerise…

— ... Sur le gâteau, oui mon garçon ! Mais tout d'abord
il faut que je te trouve un nom. Maitoodah-Baur
serait un peu facile, et Objet-De-Hawking
quand même peu parlant (de plus, rimer à "king",
j'vois d'ici la galère !). Alors... Que dirais-tu
de Lulu le Goulu ? Je dis ça impromptu,
je ne suis pas certain...

.......................................— ... Voui mon papa, ça roule !
Je suis dorénavant le Goulu qui blackboule,
le vorace Lulu aux mâchoires broyeuses !

— Bien. Passons à présent aux choses sérieuses...

— Brave papa !

…………….….......…— Mon p’tit Lulu, ton ventre est prêt ?

— Goulu faim ! Brouff ! Mais je t’aime mon tout petit père.
Tu seras le premier à connaître l’envers
du décor de ce monde, maman t’attend. Okay ?

— Tu ne l’as point occise ? Eracouix est en vie ?

— Elle est un peu vaseuse, car dans l’état gazeux
dans lequel je l’ai mise, elle se sent amoindrie.
Mais elle s’en remet, papa. Tu verras, dans deux
ou trois millions d’années de là, solide elle s’ra !
Allez papa, fonce ! N’ai pas peur ! Je te conduis… »

Je déglutis, tremblai, blêmit et caetera,
me disant : Cassegrain, peut-être est-ce aujourd'hui
que tu vas trépasser
, puis je me décidai
et fissa m'approchai du dévorant dadais.

L'espace se plissait, un vieux linoléum...
Les forces de marée m'étirèrent, chewing-gum
de plus en plus étroit et allongé.
Avant peu je devins très... abrégé
– et ça ne cessa pas,
sensation peu sympa !
Je fus un fil
long comme un Nil,
fin comme
l'atome...

d
i
s
t
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- plop -

P'tit
bruit ?
Vitesse ?
Était-ce
l'autre côté ?
Compacité
peu à peu revenue...

De moins en moins ténues,
ma forme et mes pensées... J'étais passé !
Sans être écrasé, j'avais traversé
le cuir de l'univers, cette vieille baderne,
par un moyen d'transport hyper-ultra-moderne !

J'ouvris mes yeux-télescopes, fus ébloui :
un éclat baignait tout, comme un flash réjoui
et ininterrompu : c'était le p'tit Lulu
qui de ce côté-ci, inondait d'un reflux
de photons musculeux, vifs et étincelants
les environs ! C'était beau quoique un peu troublant...
(normal pour un trou blanc). Je lançai ce message :

« Bravo mon petit gars ! Tu as été bien sage ! »
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MessageSujet: Re: Le vers quotidien   Le vers quotidien EmptyVen 6 Avr 2007 - 13:27

Il naquit dans la queue de la comète d'Hale-Bopp.
Les particules tout autour faisaient des pop !,
comme un concert bruyant, mélodie « gaz gelés »,
où les ions ululaient tels des ukulélés.

Sa mère, une échevelée nommée Éracouix,
avait pour l'occasion mis sa robe-bombyx
(vêtement où battaient mille ailes duveteuses),
et coiffé une couronne de pommes véreuses :
un accouchement cométaire, c'est sérieux !
On fait les choses bien (ou tout du moins, au mieux).

Je fus l’unique témoin de ce jaillissement,
moi, l’homme-télescope, observateur amant,
dardant vers Éracouix les drues protubérances
de mes six yeux à la parfaite transparence.

Mais par où commencer ?
Ah oui ! Des contractions,
bruits sourds et projections :
l’optique est à lustrer
– faut régler la poursuite.
Puis à brûle-pourpoint
on doit faire le point
sur la zone réduite
derrière la comète.
Où donc est Éracouix ?
Tel l'archéoptérix
secouant ses plumettes,
la voilà tout à couix...

Dix mille ans que j’attends cela : l’enfantement
de ce petit bout, de ce tout petit trou noir
gorgé de lumière, vorace, avide, dévorant
– ou, pour être vraiment rigoureux : aspirant
avec cet appétit qu'aurait un tamanoir
lâché au beau milieu de termites dormants !

Dix mille ans de patience, et voilà le miracle :
Éracouix en travail dans la queue d'Hale-Bopp,
et le mignon bout d'chou si gravitationnel
pointant son ch'tit museau pluridimensionnel
(plus frétillant encor qu'un solo de bebop)...
pour s'extirper enfin, attendrissant spectacle !


Je réglai mon optique,
le vit pousser un cri
si sonore et critique,
révélant son souci :

« L’enfant né cannibale,
dévorera sa mère
dans un crash de cymbales ! »

Pas le temps d’être fière,
cette pauvre Eracouix
à peine son bout’chou né,
disparut aspirée,
comme cela, d’un coup, ssscchhriiixxx !

Je ressentis tant de tristesse,
à voir ma mignonne princesse
partir ainsi en se pliant
et repliant dans le néant !

Or mes miroirs en bio-diamant
me permettaient assurément
(on l'a compris) une précision folle :
je parvenais à lire des paroles
dans la forme des ondes
diffusées à la ronde.
Ce qu'alors je perçus... un peu plus me fripa
le coeur, car le bout d'chou poussa ce cri : "Papa ?"

La paternité d’un trou noir
n’est pas chose aisée, faut pas croire !
Surtout quant on l’apprend, pleine face,
par des vibrations ! Ça vous glace !

Qu’allait-il faire de moi ? Petit père télescope,
éternel misanthrope, qui pour fuir toutes ces voix
humaines et sans cœur, avait fait le choix du vide,
je ne pus pour le coup demeurer impavide.
Ah, mon fiston goulu qui me laissa pantois,
il fallait que je vienne... afin que je te stoppe !

Mes tuyères rouillées s'allumèrent, toux rauque.
Bientôt je mis le cap sur la blème comète
sans songer plus avant à ce qui m'attendait.
Pour fêter cela, j’ouvris un pot de rillettes.
Virtuel ? Oui… ainsi que du champ’ aseptisé.
Les moteurs magnétiques se mirent en action,
projetant mon engin en vitesse fiction.

Mon fiston, trou noir de l’espace,
je viens vers toi, sans carapace.
Sauras-tu m’accueillir en vie ?
Ou m’aspireras-tu ? Pourri !


Dédaignant les astéroïdes-farandole,
j'atteignis la comète à une allure folle,
frôlai son cœur glacé au parfum de Kuiper,
rétrofusai enfin en un geyser expert
des tuyères jailli. L'immense chevelure
à la couleur d'hiver, de givre et d'engelures,
ondoyait souplement partout autour de moi.

Je vis alors mon fils, niché en tapinois
comme un pou s'agrippant vorace à une mèche,
aspirant tellement que déjà une brèche
de ténèbres gagnait la queue étincelante.

« Réfrène-toi, fiston !, fis-je, voix suppliante,
garde un peu d'appétit pour notre Grand Dessein !

— Lequel (miôm... bâfr...) ?

...........................................— Dois-je vraiment faire un dessin ?

— Non je vois ! C’est donc cette chose qui vous est apprise
à l’école des hommes-télescopes, ce but ultime,
cette traque : ce suicide plongeon dans l’abîme...
Et revenir vivant, par un trou blanc ! Cerise…

— ... Sur le gâteau, oui mon garçon ! Mais tout d'abord
il faut que je te trouve un nom. Maitoodah-Baur
serait un peu facile, et Objet-De-Hawking
quand même peu parlant (de plus, rimer à "king",
j'vois d'ici la galère !). Alors... Que dirais-tu
de Lulu le Goulu ? Je dis ça impromptu,
je ne suis pas certain...

.......................................— ... Voui mon papa, ça roule !
Je suis dorénavant le Goulu qui blackboule,
le vorace Lulu aux mâchoires broyeuses !

— Bien. Passons à présent aux choses sérieuses...

— Brave papa !

…………….….......…— Mon p’tit Lulu, ton ventre est prêt ?

— Goulu faim ! Brouff ! Mais je t’aime mon tout petit père.
Tu seras le premier à connaître l’envers
du décor de ce monde, maman t’attend. Okay ?

— Tu ne l’as point occise ? Eracouix est en vie ?

— Elle est un peu vaseuse, car dans l’état gazeux
dans lequel je l’ai mise, elle se sent amoindrie.
Mais elle s’en remet, papa. Tu verras, dans deux
ou trois millions d’années de là, solide elle s’ra !
Allez papa, fonce ! N’ai pas peur ! Je te conduis… »

Je déglutis, tremblai, blêmit et caetera,
me disant : Cassegrain, peut-être est-ce aujourd'hui
que tu vas trépasser
, puis je me décidai
et fissa m'approchai du dévorant dadais.

L'espace se plissait, un vieux linoléum...
Les forces de marée m'étirèrent, chewing-gum
de plus en plus étroit et allongé.
Avant peu je devins très... abrégé
– et ça ne cessa pas,
sensation peu sympa !
Je fus un fil
long comme un Nil,
fin comme
l'atome...

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P'tit
bruit ?
Vitesse ?
Était-ce
l'autre côté ?
Compacité
peu à peu revenue...

De moins en moins ténues,
ma forme et mes pensées... J'étais passé !
Sans être écrasé, j'avais traversé
le cuir de l'univers, cette vieille baderne,
par un moyen d'transport hyper-ultra-moderne !

J'ouvris mes yeux-télescopes, fus ébloui :
un éclat baignait tout, comme un flash réjoui
et ininterrompu : c'était le p'tit Lulu
qui de ce côté-ci, inondait d'un reflux
de photons musculeux, vifs et étincelants
les environs ! C'était beau quoique un peu troublant...
(normal pour un trou blanc). Je lançai ce message :

« Bravo mon petit gars ! Tu as été bien sage ! »

Mais je n’obtins pas de réponses.
Car si Goulu était mon fils,
ce trou trop blanc ne l’était pas.
Il ne me reconnaissait pas…
Il n’était pas mon gars, mon fils !
Il me fit juste cette annonce :

« Je suis le fondateur de cette dimension
Et je te sens, bon Dieu, infiniment si con
De te tenir là, agrégat d’homme-lentille,
Surpris d’être vivant…Tu veux, euh... une pastille ? »

Mais qui était donc cet imbécile ? Etait-il
Au courant ? Connaissait-il cet autre côté
D’où je venais ? Je me devais d’être subtil
Dans les questions que j’allais lui poser, hé hé !
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